Un article pour partager mon drôle de fonctionnement et donner des pistes à ceux et celles qui se reconnaîtront:
Quand j'écris cet article j’ai 32 ans et je suis photographe indépendante depuis 7 ans. Je travaille quasiment 7/7 jours et je suis passionnée par beaucoup de choses. Je me forme à différentes techniques de soins et d’accompagnement. J’ai besoin de m’activer et d’apprendre pour me sentir bien. Sans stimulation constante je m’ennuie et je déprime.
Chez moi presque tout passe par l’émotionnel , l’hémisphère droit de mon cerveau est plus actif que le côté gauche.
Je n’ai pas du tout la mémoire des noms, des jours, et encore moins des nombres et des dates (pardon à mes proches auxquels je n’ai jamais souhaité leur anniversaire à temps ^^).
J’estime mal les distances et le temps, puisque selon mon humeur ils ne seront pas perçu de la même façon. Les infos de culture générale, comme les dates importantes ou les gens célèbres ne restent pas longtemps dans ma mémoire parce que ça ne m'intéresse pas. Je me rappelle des visuels et des mélodies de mes albums préférés mais j’oublie invariablement les titres, le nom des musiciens etc.
Je veux vous parler de mon déficit de l’inhibition latente. C'est moche mais comprendre cela à changé ma vie.
En gros il m’est impossible de faire abstraction de la plupart des stimulations sensorielles.
Mes 5 sens sont tout le temps au taquet, et ils enregistrent des tas d’informations utiles, mais qui peuvent devenir très encombrantes. On parle aussi d'hypersensibilité, mais le mot est tellement sur-utilisé qu'il ne veut plus dire grand chose.
Au restaurant, je ne peux pas m’empêcher de suivre toutes les conversations qui m’environnent. C’est handicapant car ça me demande beaucoup de concentration pour rester focalisée sur mon interlocuteur.
Les sons répétitifs et réguliers, me font péter les plombs. J’ai quitté un appartement magnifique à cause de bruits. Ces sons ne gênaient personne d’autre que moi, c’est à peine s’ils les entendaient.
Quelques mois plus tard nous avons de nouveau déménagé. L’odeur de 2 pièces était insupportable pour moi. Malgré l’arrachage de la moquette et les grains de café dans tout l'appart , rien n’y a faisait. Là encore (presque personne n’a jamais rien senti !
Résultat, je suis devenue maniaque du rangement car c’est la façon que j’ai trouvé pour réduire l’hyperstimulation visuelle. Le bordel me plonge dans une immense confusion mentale. Je sais comment trier, réorganiser, et nettoyer en très peu de temps. Je suis devenue très efficace pour ce genre de tâches.
J’ai une licence de droit et d’histoire de l’art et je vous jure que je ne me souviens de RIEN.
Ni les noms des présidents, ni les articles de loi, ni les dates des constitutions. Nada !
Mes seuls souvenirs sont ceux qui ont eu une importance émotionnelle. Deux années d’affilée j’ai passé des exams pour des matières auxquelles je n’étais pas inscrite. En clair, j’ai passé un examen de Droit des assurances alors que j’étais inscrite en Procédure pénale. J’ai donc eu zéro...Deux années de suite !! Mes copines n’y croyait pas…
Je n’ai aucune idée de comment j’ai bien pu valider ma licence sans redoubler vu le chaos mental dans lequel je pataugeais. J’étais déprimée, mon âme n’étais pas nourrie, je m’ennuyais et donc, j’étais malade toutes les semaines. (Il faut dire que le régime "soupes chinoises déshydratées" + Pitch ( La brioche de potch !) n’a rien arrangé à ma décrépitude.)
J’ai eu mon diplôme et ça a boosté mon égo quelque temps. Pas bien longtemps en fait…Juste après j’ai commencé une formation pour être manager d’artiste puis je suis devenue bénévole dans une association.
Je suis avide d’apprendre mais comme tout est teinté d’affectif je peux me désintéresser très vite. Je capte l’ambiance émotionnelles des lieux et des gens, plutôt que leurs noms.
Socialement, ça met du piment dans ma vie ! A quelques exceptions près je ne me souviens du prénom d’aucune personne que j’ai photographié ou rencontré dans un stage. Je connais 3 dates de naissance, et certaines questions de mathématique niveau bébé cadum me font planter.
En revanche, quand un sujet me plait, ça va très vite ! Je peux monter un projet de formation en quelques heures, lire 300 pages en une journée et en faire une synthèse sans broncher. Les idées fusent et se mettent rapidement en place. Ça part dans tous les sens car ma pensée n’est pas linéaire, mais j’ai appris à faire avec. J’écris en vrac très vite toutes les idées (comme de l’écriture automatique) et je fais le tri après car ça peut aller très loin et partir tous les sens.
Le reste du temps je me trouve plutôt basique.
Pour être honnête, je me suis perdue en route même pendant cet exercice.
Je voulais écrire sur ma grossesse et c’est parti en cacahuète à la 2ème ligne. J’ai senti qu’il me serait impossible de partager mon expérience avec précision si je ne parlais pas avant de cette hyper-sensibilité.
J’écris aussi pour faire connaitre le sujet, peut être que des personnes se reconnaîtront ou reconnaîtrons quelqu’un de leur entourage.
Certes ça handicape parfois, mais ça ouvre aussi des tas de possibilités quand on apprend à se connaitre et à contourner les blocages !
Pour toutes celles et ceux qui se reconnaîtrons, je vous invite à lire les ouvrages Christel Petitcolin: "Je pense trop : Comment canaliser ce mental envahissant" et "Je pense Mieux".
Pour aller plus loin sur le fonctionnement des hémisphères du cerveau- Conférence de Jill Bolte Taylor sur le sujet.
Et cette conférence de Serge Marquis est un bijou pour apprendre à se recentrer.
Pour ma part j’ai eu la chance de rencontrer Sylvie Dantec, une formidable hypnothérapeute strasbourgeoise qui m’a aiguillée sur cette piste il y a quelques années.
Avant cette rencontre j’étais convaincue d’être débile et inapte.
Merci à elle !
Et comme dirait Veda dans MY GIRL, un de mes films d’enfance préféré :
« Je ne m’entoure que de gens intellectuellement stimulants.» 😊
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